Le mot tension, dans son sens concret, désigne à la fois l'action de tendre (mettre un câble en tension) et l'état de ce qui est tendu (la tension d'un muscle à l'effort, d'une courroie …).
On retrouve la notion de tensions dans de nombreux domaines.
En physique, le mot désigne toute force qui agit de manière à écarter, à séparer les parties constitutives d’un corps. En mécanique, il désigne la force interne ou contrainte qui agit dans un corps en équilibre. En électricité, c'est la différence de potentiel. (Le Robert). En médecine, c'est l'ensemble des forces de contrainte internes auxquelles sont soumises les parois des artères et des vaisseaux sous l'influence de la pression des liquides qu'ils contiennent (Larousse).
Au sens abstrait, il évoque l’effort intellectuel, la concentration vers un but mais aussi un état émotionnel interne (quelqu'un de tendu) ou entre deux personnes (la relation est tendue)
On retrouve dans les différents champs lexicaux du mot l’idée de force, de contrainte, de pression, de circulation entre deux pôles, d’équilibre ou de déséquilibre.
La connotation du seul mot "tension" est parfois négative mais ce n'est pas aussi simple :
- Au sens médical, la tension c’est la vie, trop de tension expose à des risques d'hypertension, pas assez, à l'hypotension. On voit là qu'il faut un certain niveau de tension pour une bonne santé et que seuls le "trop" ou le "pas assez" de tension posent problème.
- En électricité, haute tension : « Danger de mort ! » s’affiche sur les transformateurs. Mais un appareil en état de marche soit être sous tension. En sous tension, l'appareil ne peut fonctionner correctement
- En musique : corde tendue, détendue, sur tendue, hyper tendue, ne donneront pas les mêmes harmoniques, l'hypertension pouvant conduire à la rupture.
Les différences entre tensions et conflits :
Le mot conflit vient du latin « conflictus » qui signifie « heurt, choc, lutte, attaque ». Au sens propre, c'est donc la lutte, l'attaque. Au sens figuré, le conflit renvoie à une notion d'opposition (de sentiments, opinions, intérêts, valeurs …) entre des personnes, des groupes, des pays mais aussi à des contradictions qui peuvent être internes (à une personne ou un groupe).
Les conflits peuvent être sous-jacents (latents) ou déclarés (patents). Quand ils sont latents, ils se manifestent par des tensions. D’où l’intérêt de les identifier et de les traiter.
Le traitement des tensions concerne tous les champs de l’AT.
Dans un groupe au travail, on dit parfois qu'il y a des tensions ou que le groupe est sous tension, sous-entendant souvent que ces tensions sont nuisibles. Or un minimum de tension est nécessaire pour que le groupe fonctionne. En revanche trop de tension peut déboucher sur des conflits et nuire à l'efficacité du groupe car l’énergie du groupe est détournée de l’activité. Elle s’investit dans le processus conflictuel (bavardages, médisances, attaques). Le niveau de tension nécessaire, acceptable peut varier d'une personne à l'autre mais aussi d'un groupe à l'autre sans générer de stress.
Parlons du stress justement. Le stress c'est l'état réactionnel de l'organisme soumis à une agression brusque (Larousse). En ce sens, le stress n'est ni bon ni mauvais en soi, il décrit l'adaptation du corps à l'agression. Là encore, ce qui va poser problème c'est le niveau : trop d'agression en intensité ou en durée (une surtension) peut épuiser les capacités d'adaptation. Inversement, une sous tension peut générer un grand mal être ce qui est le cas pour les personnes à qui on ne donne pas de travail ou pour une entreprise qui n'a plus de clients.
Le stress se manifeste quand il y a un trop grand écart entre les ressources pour agir et celles que j’ai. Le stress est soit un générateur de tensions soit le résultat de la tension. C’est de la mécanique.
Ce qui est évoqué dans la suite de l'article, c'est la "Haute Tension" au travail, qui rompt un équilibre, génère un niveau de stress qui peut être dommageable pour l'organisation et les personnes qui y travaillent.