La Passivité en analyse transactionnelle
La passivité, telle qu'elle vous est présentée ici, fait partie du triptyque Passivité, Méconnaissance et Symbiose conçu par Aaron et Jacqui Schiff dans le courant des années 1970.
Voici une illustration de l'une des formes de passivité :
[Linda s'apprête à quitter son mari et l'interpelle :]Harry, est-ce que cela te laisse indifférent ? - Il aurait tant voulu lui tendre la main, lui demander - la supplier - de ne pas partir, mais il se sentait sans force, accablé de douleur et de désespoir, en proie à un découragement incompréhensible et pitoyable qui s'était abattu sur ses épaules et l'étouffait peu à peu, tel un serpent. Il sentait son regard posé sur lui, et, plus il fixait le sol, plus il se sentait incapable de lever la tête vers elle et de la regarder en face. Linda attendit ses protestations d'innocence pendant une éternité, mais, devant son mutisme, elle se décida finalement à agir. Elle alla dans la chambre, mit rapidement quelques affaires dans une valise (…). Pendant qu'elle faisait sa valise, Harry l'entendit respirer, soupirer, aller et venir, puis il sentit sa présence à ses côtés et son regard posé sur lui, sentit qu'elle s'éloignait, entendit la porte se refermer et la voiture s'éloigner… Il n'y eut rien pour l'empêcher de partir. Et il n'y eut rien pour l'empêcher, lui, de rester assis. De fixer le sol. (Hubert Selby Jr, Le démon, 10/18, p. 259)