La théorie d’Éric BERNE s’intéresse entre autres choses aux conditions nécessaires de l’épanouissement humain. Parmi celles-ci Berne parle des trois soifs existentielles : la soif de structure, la soif de reconnaissance et la soif de stimulation.
Lorsqu’il développe sa théorie, Berne nous alerte sur le fait que la situation la plus anxiogène pour l’être humain est celle d’être ignoré, ce qui revient à être nié dans son identité. Il explique parfaitement que l’origine de la plupart des jeux psychologiques s’enracine dans ce besoin d’être reconnu par les autres.
J’aimerais cette semaine vous alerter sur un problème que rencontrent souvent les personnes en situation de demande d’emploi : le fait que les entreprises auxquelles elles adressent une proposition de candidature ne prennent bien souvent plus le temps d’accuser réception de leur lettre de motivation.
L’absence de signes de reconnaissance est la pire des situations
J’ai moi-même rencontré ce problème : écrire des dizaines, que dis-je des centaines de lettres de motivation en réponse à des propositions d’emploi trouvées ici et là sur le web, sur des annonces de journaux, voire parfois en réponse à une proposition venant du pole-emploi pour ne recevoir au final qu’une ou deux réponses négatives.
Une personne en situation de demande d’emploi est bien souvent une personne en souffrance. Perdre son travail est une expérience traumatisante dans un contexte économique de plus en plus difficile. D’ailleurs les spécialistes de l’étude des risques psychosociaux affirment que le contexte actuel aggrave les risques d’agressions du type harcèlement et de burn-out chez les salariés des entreprises qui vivent eux dans la crainte de perdre leur travail.
Le fait d’envoyer des lettres de motivations qui restent sans réponse ne peut qu’avoir un impact négatif sur l’estime d’elles-mêmes de ces personnes en situation de précarité, aggravant peu à peu la situation dans laquelle elles se trouvent.
Paul Watzlawick, l’un des pères fondateurs de l’école de Palo Alto pose comme un axiome qu’on « ne peut pas ne pas communiquer » et que ne rien dire c’est encore dire quelque chose :
Ainsi, une entreprise qui ne répond pas à la sollicitation d’un demandeur d’emploi lui dit en quelque sorte : « Tu n’existes pas » et renforce ainsi un scénario perdant au sens de l’analyse transactionnelle.
L’absence de signes de reconnaissance est bien ce qu’il y a de pire et Berne explique bien qu’il est préférable de recevoir un signe de reconnaissance négatif que pas de signes de reconnaissances du tout.
J’ai bien conscience que dans le contexte économique du moment, une entreprise qui est en phase d’embauche reçoit des centaines de lettres de demandeurs d’emploi pour un seul et unique poste disponible, cependant, je vous invite Messieurs les recruteurs a minima à accuser réception des courriers que vous recevez, ne serait-ce que par email.
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