Il y indique des façons utiles d'aider une personne ou un groupe à grandir en sauvegardant ou rétablissant l'intégrité de l'identité physique, psychologique et spirituelle. Ces causeries avec un public initié rendent cet échange vivant et formateur.
Quand nous pourrons voir le monde, mes Frères, avec d'autres regards que les nôtres seulement…
Quand nous ne serons plus troublés, que nos aînés, quelquefois, soient à nouveau des enfants effrayés ou perdus et que nous leur pardonnerons d'être ce qu'ils sont…
Quand nous accepterons que ce que nous désirons ne nous soit pas dû et que les responsabilités aillent avec les privilèges…
Quand nous saurons dire "assez"… Si dans le doute nous vérifions d'abord et ne répondons plus nous-mêmes à nos interrogations…
Quand, ayant fait litière des préjugés et fait le deuil aussi des illusions de l'enfance, nous saurons lâcher prise, faire de notre inconscient un allié et nous confier au ruissellement du temps…
Quand librement nous accorderons pensées, paroles et sentiments…
Quand, sans faillir à notre loyauté, nous traquerons le secret et que finalement nous saurons appartenir en étant différents…
Quand nous chercherons le sens avant même le confort et que dans les revers et les infortunes nous nous mettrons en quête du cadeau qui s'y trouve caché…
Quand nous nous intéresserons au trajet autant qu'à la destination…
Quand avec les amis, les enfants, les patients, nous partagerons avec tendresse et tolérance notre temps, nos soins, notre attention et aussi le savoir-faire que nous avons acquis…
Quand, acceptant leur différence sans en faire des rivaux, nous verrons partout chez les humains, nos Frères et Sœurs de toute éternité…
Quand nous serons vivants au lieu d'exister seulement, quand nous serons aimants au lieu de convoiter et aussi désirants sans chercher forcément à satisfaire nos désirs, croyants, enfin, au lieu d'avoir croyance, alors mes Frères, nous pourrons passer les quatre dernières portes : lâcher le besoin d'être protégés, laisser la toute-puissance rompre - sans ressentir la crainte - le nœud d'identité et finalement désenclaver notre âme retenue dans l'espace et le temps ordinaires…
Alors, mes Frères, ayant ouvert notre cœur, nous serons citoyens de ce monde et pourrons, l'heure venue, lumineux, sereins, plonger dans l'univers.
Alain CRESPELLE
Terminé à Jérusalem le 3 juin 1995