1. Structures de personnalité

Marielle de Miribel, O-PTSTA, certifiée en Analyse transactionnelle et Psychosocionome, didacticienne et superviseuse en contrat avec l’EATA, et formatrice en Process Communication.
 
Cet article est le troisième et dernier d’une série de trois, portant sur l’intégration consciente de nos traits de caractère, pour en tirer le maximum de bienfaits pour nous-mêmes et pour notre entourage.

Qu’en est-il de nos compétences naturelles ?
Elles se construisent au fil de notre enfance, et nous les utilisons de manière plus ou moins appropriées au contexte, en fonction de notre faculté d’adaptation et de nos réponses au stress. Certaines de nos réactions aux situations que nous traversons, certains de nos comportements sont adaptés et d’autres non.

Dans le premier article, intitulé : « De la dépendance à l’autonomie au cours de nos apprentissages d’enfance », nous avons exploré comment se constituent les éléments de notre personnalité, au fil de nos apprentissages d’enfance.

Dans le deuxième article, intitulé : « Du stress aux talents, les 8 structures de personnalité », nous avons regardé en quoi ces étapes d’apprentissage constituent la structure de notre personnalité, ses bases, sous forme de ce que l’on nomme les huit structures de personnalité, avec un curseur qui navigue entre talents et défauts, selon le degré de satisfaction de nos besoins.

Dans ce troisième article, nous explorerons comment connecter, utiliser au mieux et valoriser nos huit structures de personnalité, issues de nos apprentissages, en les transmutant en talents et compétences acquises, avec souplesse, bonheur, et discernement.

Les notions qui sont abordées ici sont issues des enseignements de l’Analyse transactionnelle, de la Psychosocionomie, élaborée en particulier par Georges Escribano, Psychanalyste et E-TSTA, Professeur à l’École d’Analyse transactionnelle de Paris (EAT), et de la Process communication élaborée par Taibi Kahler, ancien collaborateur d’Éric Berne.

À ces apports s’ajoutent ceux de Jean-Jacques Crèvecœur, fondateur de la dynamique relationnelle systémique (Dinarsys).

Voici sous forme de tableau les qualités et talents naturels des 8 structures de personnalité. Comme nous possédons chacun, peu ou prou de ces 8 éléments, il peut être intéressant de repérer dans tous ces talents lesquels nous correspondent, à plus ou moins d’intensité.

De même que nous avons relevés dans le paragraphe suivant les qualités et talents qui nous caractérisaient il peut être de bonne politique de regarder aussi nous défauts qui, comme le souligne Françoise Kourilsky-Belliard, ne sont « qu’une compétence naturelle qui s’exerce dans un contexte inadapté. »

Nous l’avons vu, les défauts se manifestent sous stress, parce que nos besoins psychologiques fondamentaux sont en déséquilibre. Et donc, pour rééquilibrer nos défauts et faire avancer le curseur vers les qualités et les talents, quels sont les besoins qui sont en déséquilibre ? 

A l’aide de ces 3 tableaux synthétiques, nous avons eu un bref aperçu de nos qualités, de nos défauts et des besoins fondamentaux à satisfaire pour transmuter les défauts en qualités, puisque nous défauts ne sont que l’envers de nos qualités, le déficit ou l’excès de nos qualités, en déséquilibre en raison du déséquilibre de nos besoins fondamentaux. 

Une première approche, qui découle de ces trois tableaux, consiste à prendre conscience des qualités qui correspondent à nos structures de personnalité fortement énergétisées et à les mettre en valeur, dans leurs différentes dimensions. Ce sont des talents que nous possédons déjà, naturellement.
Une deuxième approche consiste à faire le travail inverse : relever nos défauts les plus criants et regarder alors quels sont les besoins qui ne sont pas suffisamment respectés, que nous ne prenons pas suffisamment en compte et qui, de ce fait, sont en déséquilibre et transforment nos qualités naturelles en défauts. Et donc, regarder ensuite de quelle manière nous pouvons nourrir ces besoins en jachère ; ce qui, automatiquement, viendra rééquilibrer nos défauts en qualités.

Une deuxième option consiste à repérer quelles sont les structures de personnalité qui sont les moins développées, les moins énergétisées dans notre façon de fonctionner dans les différents contextes de notre vie ; puis, à regarder, dans les qualités qui y sont attachées, quelles sont celles que nous pourrions le plus facilement développer. Ceci afin d’élargir nos options de communication et de résonnance avec des personnalités qui fonctionnent de façon fluide à cet étage de leur immeuble énergétique. 

Une troisième option consiste à utiliser nos épreuves de vie comme terrain d’expérimentation. Si nous avons connu des épreuves, des échecs, nous pouvons aussi l’interpréter comme un défi à relever pour évoluer : cela signifie que nous n’avons pas su utiliser les ressources, talents et qualités nécessaires pour résoudre la difficulté que nous devions affronter. Ressources et talent qui gisent, inexploités, dans les structures de personnalité internes que nous n’avons que peu ou pas développées.

Par exemple, quelqu’un qui aurait, en structure de personnalité de base, les qualités de l’Audacieux, aurait peut-être tendance à foncer bille en tête dans l’action, sans voir plus loin que le bout de son nez, au risque de devoir ensuite faire face aux conséquences fâcheuses d’actions inconsidérées. Aller chercher les ressources de sa structure de personnalité Persistante, sans doute peu énergétisée, et en particulier le sens stratégique et la patience, et s’exercer à les développer, pourrait grandement augmenter son efficacité et ses chances de réussite, en soumettant l’énergie pulsionnelle de l’action à la sagesse intériorisée de la réflexion stratégique. Ou encore, aller chercher en soi les qualités de la structure de personnalité Méthodique, qui lui permettraient de canaliser et d’organiser l’action à mener. 

Voilà. 3 articles pour mieux se connaître et profiter des infinies possibilités qui sommeillent en nous. Je vous en souhaite bonne lecture. 

• Béatrice Bailly, Enseigner : une affaire de personnalités : les six manières d’enseigner grâce à la Process Communication, Nathan (Pédagogie), 1999.
• Gérard Collignon, Comment leur dire…La Process Communication, InterÉditions, 1994.
• Francine Dahail, Le Management de la différence… avec la Process Communication, La Bohème (Coll. Potentiel), 1996.
• Georges Escribano, Analyse transactionnelle et psychologie clinique, Psicom, 2000.
• Jérôme Lefeuvre, S'entraîner à la Process Communication au quotidien : 30 jours d'exercices, InterÉditions, 2018
• Jérôme Lefeuvre, La Process Communication : Se comprendre pour comprendre les autres, InterÉditions, 2020
• Marielle de Miribel, « Chapitre 12. Du stress aux talents selon les personnalités », in Diriger une bibliothèque : Un nouveau leadership, Éditions du Cercle de la Librairie, 2016.
• Vann Joines et Ian Stewart, Personality adaptations : a new guide to human understanding in psychotherapy and councelling, England, Lifespace publishing, 2002, 420p.