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Vignette de La séduction, une zone grise

La séduction, une zone grise


J’ai entendu des femmes exprimer la crainte que la dénonciation actuelle du harcèlement sexuel ne conduise, par ce qu’elles perçoivent comme des excès, à la fin de la séduction  « à la française ».

C’est pourquoi elles refusent l’étiquette de « féministes ». En revanche, elles sont d’accord pour dénoncer les retards et les décalages dans l’application de l’égalité des droits, ce qui est la définition même d’une position de féministe. Cela  s’explique par un déni très répandu de la réalité de la domination masculine dans notre société pourtant avancée. Ce déni est important chez les hommes qui confondent leurs privilèges avec l’effet de leurs qualités personnelles (ils sont plus forts, plus intelligents, plus aptes à commander..), mais il existe aussi chez les femmes (c’est normal parce qu’ils sont plus forts etc). Sans ce déni, on ne verrait pas tant de personnes tomber de haut en découvrant les si nombreux témoignages de harcèlement, se souvenant alors brusquement de tel ou tel événement déplaisant de leur vie, refoulé pour éviter le sentiment d’impuissance et la paralysie. En lisant les témoignages des femmes, il n’y aurait pas de prises de conscience aussi nombreuses. Si la parole des femmes se libère, c’est parce qu’elle a pu être partagée avec beaucoup d’autres femmes à partir du moment où des personnalités importantes comme les actrices, les journalistes, les militantes politiques ont osé dire ce qui ne pouvait pas l’être jusqu’alors sans risquer de voir leur réputation détruite, leur travail perdu et sans entendre accusations, dénigrement et ricanements.
 
La théorie selon laquelle, en France, la relation homme/femme serait toute de courtoisie et de complicité et propice aux relations amoureuses saines ne me paraît pas bien crédible en effet. Nous sommes là dans une zone grise, où l’on ne sait pas trop que croire tant les indices sont flous sur les intentions de chacun. C’est pourquoi je crois utile de regarder de près de quoi il s’agit quand on parle de séduction.
Qu’est-ce que séduire ? C’est  chercher à plaire, impulsion naturelle très partagée. La question suivante c’est : qu’est-ce qu’on cherche à obtenir de l’autre ? Cela peut être des stimulations physiques ou psychologiques, des marques d’attention ou des signes de reconnaissance qui nous font du bien, du plaisir, mais aussi du réconfort dans une mauvaise passe, du soutien dans un projet, des avantages, des faveurs…. Qu’est-ce qu’on promet  implicitement? A quoi est-ce qu’on  s’engage explicitement ? Toutes ces questions sont légitimes.
 
Dans les échanges de la séduction à orientation sexuelle, on dit que les hommes se risquent à faire une proposition quand ils ont perçu qu’ils en avaient reçu l’autorisation de la femme, cette autorisation étant donnée au niveau non verbal. Ce serait toujours la femme qui déciderait. Ne nous étonnons pas qu’il y ait beaucoup de malentendus .
 
Le problème, c’est ce qu’elle souhaite vraiment et ce qui la pousse :
 
-          Si c’est le simple désir de plaire, par exemple pour garder son travail ou pour créer une meilleure ambiance, le risque pour elle est de méconnaître la signification sociale donnée à son comportement. Vouloir plaire n’est  pas critiquable en soi. Encore faut-il être consciente de ce qu’on cherche : des compliments, des attentions, du réconfort après une épreuve, une réassurance, une réponse sexuelle ?
-          Si c’est susciter le désir sans se sentir pour autant obligée de le satisfaire afin de flatter son image, il vaut mieux mesurer les risques. Le cas est fréquent chez les ados qui testent leur féminité sur leur entourage. Les paroles, le comportement, l’habillement, tout compte. Mais leur âge est devenu une barrière éthique dans le jeu de la séduction quand elles visent des hommes qui ne sont pas de leur âge. Pour les femmes adultes, elles sont qualifiées le plus souvent d’allumeuses et d’aguicheuses par ceux qui avaient cru comprendre  que leur comportement impliquait une promesse. Savoir donc que les jeux de séduction impliquent ou non une promesse est important et que ceux qui y croient peuvent exprimer de la colère quand ils sont déçus. La promesse implicite peut concerner l’engagement. C’est le thème du film : « Séduite et abandonnée »
-          Entre adultes consentants, c’est « je veux, je ne veux pas » ; une sorte de test réciproque comme dans la danse où les corps vérifient qu’ils sont dans le même tempo. Rien n’est promis et tout peut l’être. Mais on reste dans le non-dit. C’est pourquoi je parle de zone grise : quand les situations dérapent il est facile de se réfugier derrière l’argument : elle était d’accord ! C’est elle qui m’a dragué ! Il m’avait promis. C’est un lâche !
 
L’accord explicité n’est pas encore complètement entré dans la culture de la drague, même si les applications sur internet permettent des rencontres clairement volontaires. La motivation de chacun n’est pas forcément claire non plus, d’où l’importance de chercher à identifier ses propres méconnaissances et de se poser la question de ses motivations :
-          Qu’est-ce que je cherche, au fond ?
-          Est-ce la bonne personne pour cela ?
-          Qu’est ce que l’autre veut ?
-          Qu’est ce que je ne veux pas ?
 
La dernière question est peut-être la plus importante. Séduire pour un homme en faisant pression montre le désir, qu’il juge parfois à tort valorisant pour l’autre, mais jusqu’où faire pression ? Séduire pour les femmes est un moyen d’obtenir un pouvoir qu’elles n’ont pas dans l’état actuel de la société. D’où la tentation de jouer ce jeu quand elles sont dans un rapport de dépendance à l’homme. Les images de la pratique de séduction que l’on trouve dans les films, les séries ne donnent–elles pas l’idée qu’un non n’est pas toujours vraiment un non ? D’où l’importance d’exprimer explicitement son consentement et son refus.  D’où aussi la conscience des risques à mélanger flirt et vie professionnelle. On est dans la zone entre séduction et pression. Les règles de déontologie sont alors un garde-fou dès qu’il existe un lien de subordination.
 
Avec les progrès espérés vers plus d’égalité, il est probable  que les relations de pouvoir entre les gens concerneront moins le genre et seulement les individus. Chacun apprendra comme il pourra à se débrouiller avec le pouvoir, le sien et celui des autres. Chacun devra continuer à « faire ses classes » pour apprendre à vivre dans le monde tel qu’il est.
 
Agnès Le Guernic
Janvier 2018
Vignette de Comment procéder face aux tensions qui se manifestent dans le champ social ?

Comment procéder face aux tensions qui se manifestent dans le champ social ?

Quelles sont nos pratiques en Analyse Transactionnelle dans les différents champs ?
1. Quand on parle de "Tensions", de quoi parle-t-on ?
Le mot tension, dans son sens concret, désigne à la fois l'action de tendre (mettre un câble en tension) et l'état de ce qui est tendu (la tension d'un muscle à l'effort, d'une courroie …).
On retrouve la notion de tensions dans de nombreux domaines.
En physique, le mot désigne toute force qui agit de manière à écarter, à séparer les parties constitutives d’un corps. En mécanique, il désigne la force interne ou contrainte qui agit dans un corps en équilibre. En électricité, c'est la différence de potentiel. (Le Robert). En médecine, c'est l'ensemble des forces de contrainte internes auxquelles sont soumises les parois des artères et des vaisseaux sous l'influence de la pression des liquides qu'ils contiennent (Larousse).
 
Au sens abstrait, il  évoque l’effort intellectuel, la concentration vers un but mais aussi un état émotionnel interne (quelqu'un de tendu) ou entre deux personnes (la relation est tendue)
On retrouve dans les différents champs lexicaux du mot l’idée de force, de contrainte, de pression, de circulation entre deux pôles, d’équilibre ou de déséquilibre.
La connotation du seul mot "tension" est parfois négative mais ce n'est pas aussi simple :
-          Au sens médical, la tension c’est la vie, trop de tension expose à des risques d'hypertension, pas assez, à l'hypotension.  On voit là qu'il faut un certain niveau de tension pour une bonne santé et que seuls le "trop" ou le "pas assez" de tension posent problème.
-          En électricité, haute tension : « Danger de mort ! » s’affiche  sur les transformateurs. Mais un appareil en état de marche soit être sous tension. En sous tension, l'appareil ne peut fonctionner correctement
-          En musique : corde tendue, détendue, sur tendue, hyper tendue, ne donneront pas les mêmes harmoniques, l'hypertension pouvant conduire à la rupture.
 
Les différences entre tensions et conflits :
Le mot conflit vient du  latin « conflictus » qui signifie « heurt, choc, lutte, attaque ». Au sens propre, c'est donc la lutte, l'attaque. Au sens figuré, le conflit renvoie à une notion d'opposition (de sentiments, opinions, intérêts, valeurs …) entre des personnes, des groupes, des pays mais aussi à des contradictions qui peuvent être internes (à une personne ou un groupe).
Les conflits peuvent être sous-jacents (latents) ou déclarés (patents). Quand ils sont latents, ils se manifestent par des tensions. D’où l’intérêt de les identifier et de les traiter.
Le traitement des tensions concerne tous les champs de l’AT.
 
Dans un groupe au travail, on dit parfois qu'il y a des tensions ou que le groupe est sous tension, sous-entendant souvent que ces tensions sont nuisibles. Or un minimum de tension est nécessaire pour que le groupe fonctionne. En revanche trop de tension peut déboucher sur des conflits et nuire à l'efficacité du groupe car l’énergie du groupe est détournée de l’activité. Elle s’investit dans le processus conflictuel (bavardages, médisances, attaques). Le niveau de tension nécessaire, acceptable peut varier d'une personne à l'autre mais aussi d'un groupe à l'autre sans générer de stress.
 
Parlons du stress justement. Le stress c'est l'état réactionnel de l'organisme soumis à une agression brusque (Larousse). En ce sens, le stress n'est ni bon ni mauvais en soi, il décrit l'adaptation du corps à l'agression. Là encore, ce qui va poser problème c'est le niveau : trop d'agression en intensité ou en durée (une surtension) peut épuiser les capacités d'adaptation. Inversement, une sous tension peut générer un grand mal être ce qui est le cas pour les personnes à qui on ne donne pas de travail ou pour une entreprise qui n'a plus de clients.
Le stress se manifeste quand il y a un trop grand écart entre les ressources pour agir et celles que j’ai. Le stress est soit un générateur de tensions soit le résultat de la tension. C’est de la mécanique.
 
Ce qui est évoqué dans la suite de l'article, c'est la "Haute Tension" au travail, qui rompt un équilibre, génère un niveau de stress qui peut être dommageable pour l'organisation et les personnes qui y travaillent.
2. Les tensions dans les groupes : l'approche tensionnelle en organisation

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